Espace d’entretiens dédié aux mots et à l’écriture (portraits sensibles d’artistes, coups de gueule et paroles brûlantes...).

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Les apprentis de la FAI AR pris à leur propre jeu...

Jeu de questions/réponses orchestré par Yffic Dornic

vendredi 2 juin 2006, par Camille, Yffic Dornic

A l’occasion de leur travail d’écriture sur le territoire, une partie des apprentis de la FAI AR a cherché à connaître la mémoire du port de commerce en interrogeant ses habitants et ses usagers. Yffic Dornic, gardien du Fourneau et honoré maire du port, a malicieusement retourné l’exercice en posant à son tour quelques questions... Voici des extraits choisis de cette rencontre. Vous pouvez également écouter l’intégralité de l’interview en cliquant le lecteur.

Le port, c’est un petit village ; il y a beaucoup de curieux. Les gens vous ont vus faire des interviews par-ci par-là et harceler un peu certaines personnes. Alors au fait qui êtes-vous ?

Raphaël : Nous sommes des extra-terrestres qui arrivons d’une autre planète et nous venons à la rencontre des habitants d’ici. Notre planète, cela peut être le théâtre, la danse, le paysage, la musique, les arts plastiques - les arts de la rue en tous les cas. Ici [à Brest], nous faisons un travail sur le territoire, avec un fort appétit de savoir à travers le regard et l’histoire personnelle [de ces gens] ce qu’est ce lieu du port de commerce.

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Ecouter Raphaël

Pourquoi cette implication du groupe ? En quoi est-ce bien d’être quinze ?

Estelle : Le fait d’être quinze est un choix de la FAI AR au départ. On s’est rencontrés le 4 avril 2005 à Marseille et on s’est découverts les uns les autres. Je pense que le groupe tient parce qu’au-delà des affinités qu’il y a entre certaines personnes, chacun de nous a conscience de porter l’un des piliers du groupe. Beaucoup de fois l’envie de partir nous a traversés...

Vous avez eu des moments de doute ?

Estelle : Oui !

Raphaël : Cela va avec le sens de la formation. Les organisateurs ont composé le groupe à partir de ce qu’ils ont ressenti chez ces quinze individus. Douter de soi même et se remettre en cause faisaient partie des ingrédients indispensables. Ce n’est pas facile de vivre avec ce doute, d’avancer.

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Ecouter Estelle et Raphaël

Quel élément de votre périple vous a subjugué ? Un moment devenu inoubliable ?

Pablo : On travaille tout avec une telle intensité de rythme que c’est la difficulté majeure de savoir digérer toutes ces émotions et informations. En un an, on en a vu vraiment de toutes les couleurs ! On est, tous les quinze, tellement différents que je pense que chacun de nous a été marqué par des choses absolument différentes.

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Ecouter Pablo

Ce défi est-il jouissif ?

Anthony : Tout à fait, sinon je crois que je ne serais plus là ! Le plus grand défi pour moi dans cette formation , c’est de se mettre en position de comédien alors que je suis plasticien. Je suis quelqu’un d’assez intérieur qui ne parle pas beaucoup. Avec les « Comediants » en Espagne, j’ai dû me mettre dans le rôle d’une femme. C’était très jouissif de trouver la femme qui est en moi.

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Ecouter Anthony

P.-S.

Outre le port de commerce de Brest, les apprentis de la FAI AR ont investi l’île de Molène et la commune de Plourin. Ils ont ainsi collecté toutes sortes de témoignages, d’images et d’impressions que l’on peut retrouver dans leur journal de bord. Pour plus de renseignement concernant cette formation avancée itinérante aux arts de la rue, consulter le site www.faiar.org.

2 Messages de forum

  • Yffic notre passeur, tu es un ange et les dieux n’ont pas finis de semer des roses sur ton passage ! Ta surprise vient m’illuminer au fond du froid de la lorraine, au fond du froid d’un hiver qui n’en finit pas de finir et que le port de commerce vient de nouveau éclairer de sa douce lumière qui fut aussi parfois crue, mais toujours pleine, généreuse et entière.
    Merci pour ce beau geste, généreux comme toi, drôle comme toi, touchant comme toi. Ton sourire malicieux se dessine derrière les mots , sous nos visages en noir et blanc. Je devine ton visage en bout de table levant encore une dernière fois un verre à notre santé.
    Je t’embrasse de tout mon coeur.
    Merci pour tout mon ange gardien à défaut d’être mon frère.
    A bientôt !

    Estelle

    • Les apprentis de la FAI AR pris à leur propre jeu... 3 juin 2006 15:08, par Anthony Gouraud

      Quelle joyeuse surprise Yffic de retrouver ces petits interview après plusieurs semaines... je suis au fin fond de la Lorraine à 1h de Strabourg chez Amoros et Augustin qui te passent également le bonjour depuis Meisenthal, petit village de 800 habitants où se croisent plusieurs générations d’artistes autour de leurs passions dévorantes respectives. Je suis baigné depuis 1 mois dans l’étrange univers du verre soufflé dans une halle réabilitée en lieu culturel et d’art contemporain : "La Halle verrière" où travaillaient quelques mille souffleurs de verre il y à 30 ans. L’expérience inoubliable de Brest me donnent l’envie profonde de poursuive ce genre d’aventure dans ces lieux perdus de forêts... car ici les histoires sont belles et fortent tout comme celles du port de Brest. Oui ! "Les Yffic" sont bien là, ces passeurs qui vous tendent avec malice la clé des lieux... je rêve qu’ils se rencontrent tous un jour pour échanger leur tranche de vie.
      je t’embrasse chaleureusement. A bientôt en Bretagne

      Kenavo

      Anthony

      Voir en ligne : La Halle Verrière

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