Paul Bloas "Poussière"

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Photo : Paul Bloas

Peinture Éphémère in situ
Brest (29)

Résidence de création au Chili du 26 janvier au 9 avril dans le cadre du jumelage Fourneau / Centre Culturel Teatro Container.

Le Fourneau et Paul Bloas :
Paul Bloas est un artiste qui fait de « la peinture fragile in situ ». Il est connu à Brest à partir des années 1980 pour ses « silhouettes » peintes, faites de simples contours blancs, puis pour ses fresques murales dispersées dans les lieux délaissés de la grande cité portuaire. Il installe dès les années 90 ses fameux bonshommes jusqu’à Berlin, Budapest, Bilbao, Beyrouth, puis Madagascar.
Le Fourneau, a instauré un compagnonnage avec Paul Bloas depuis de nombreuses années. Compagnonnage de routes qui parfois se rejoignent comme pour Brest 96, Brest 2000 (la résidence en juin) et Brest 2004. L’ECM du Fourneau a mis en place son site en 2005. En 2014 Le Fourneau programme Ligne de Front, une performance en duo de Paul Bloas et le guitariste Serge Teyssot-Gay, au Festival des Rias. Dans le cadre de la convention d’échange entre le Fourneau et Teatro Container, le Centre culturel souhaite accueillir en 2016 Paul Bloas pendant trois mois à Valparaiso puis dans le Nord du Pays.

« Suite aux conséquences de la crise économique au Portugal, j’ai entrepris une série de collages de mes géants peints sur papier sur Lisbonne, Porto en 2010 et 2011 et les ai poursuivis sur la route qui me ramenait à Brest. Ici et là en Espagne, on me racontait avoir vu des Portugais à la recherche de travail. Bien sur j’ai photographié mes géants en errance tels des clochards célestes.
Après s’être égarés à Pékin et en Palestine, ils finirent par atterrir en 2014 et 2015 sur les épaves du cimetière militaire marin de Landévennec en Finistère. J’y ai collé des gens à l’abandon, livrés à je ne sais quel sort, des condamnés venus prendre un peu de soleil tel des cormorans se séchant les ailes ; non sans nous rappeler certains détails du radeau de la méduse.
Tels des ombres de nous même, ils ont depuis disparu sous l’effet du vent, de la pluie, du soleil ou d’une quelconque griffe humaine. Mais quelque chose s’est passé avant. Quelque chose qu’il me faut découvrir. Quelque chose de poussiéreux, puisque de papier ils étaient, et de poussières ils sont devenus, se recomposant tels des phœnix. Dans cette ambiance aux allures de road movies, j’ai imaginé depuis très longtemps le décor du Désert d’Atacama pour accueillir mes géants . Des femmes y traînent leur vie à la recherche des restes éparpillés de leurs chers disparus terrassés par la dictature de Pinochet. Et sans doute que là aussi quelques villages fantômes pourraient accueillir les fantômes de ces femmes et de leurs disparus ou celui d’un mineur sorti des entrailles d’Atacama et venu prendre la lumière. Celle qui vient de si loin et que des télescopes, tels des trous de serrures observant l’infiniment grand ainsi que les poussières de mondes déjà disparus.
« Poussière » pourrait être le titre de ce projet , puisqu’il est le point commun des matières dont je vous parle ici. » Paul Bloas

Équipe :

Peintre : Paul Bloas.

Partenaires :

CNAR Le Fourneau, Brest (29) ; Centre Culturel Teatro Container à Valparaiso (Chili), Institut Français et Région Bretagne .


Contact :

http://www.paulbloas.net/