Le Fourneau - Centre National des Arts de la Rue en Bretagne

Théâtre de Rue

aux Jeudis du Port 2011


Histoire d'O sur le Port de Co
Une scène de ménage par la Cie Kitschnette

Médusé, amusé, le public venu nombreux devant la Criée, prend part malgré lui à une scène de ménage en bonne et due forme. Interpellations, insultes, cris... le couple s'installe à la table d'un restaurant pour tenter de s'expliquer un peu plus discrètement... Fuite des regards, tensions comiques, la valse des mots cède la place à un ballet mettant en scène les verres, les assiettes, les bouteilles. On se les jette à la figure, on rit, on pleure... puis vient le temps de la réconciliation. Approche, séduction sur fond d'acrobaties maladroites : tout concourt à un rapprochement des deux corps. La nourriture passe de bouche en bouche, les émois de bras en bras. Slow langoureux sur un air d'Elvis... ils dansent sur la table, seuls au monde...

La comédie prend le pas, donne le « la » à ce pseudo mélo. Dernier acte... la symphonie du bonheur sous la pluie... d'un arrosoir !

Tonnerres de rires et d'applaudissements pour saluer ce dîner extra-ordinaire !

 

So funny les trois super « grannies » !
Ca déménage sur le quai

Dérapages bien contrôlés, les voici fièrement juchées sur leur caddies géants motorisés.

Ca swingue pour Doris, Marge et Mary. Pas question pour elles de tricoter à l'heure du thé !

La belle mauve, la belle rose, la belle bleue ! Vintage so British pour les jupes à fleurs, à carreaux, voilettes et chapeaux vissés sur la tête ! C'est parti ! Vroom, vroom les trois rebelles font vrombir les moteurs, rugir les décibels. « Born to be wild » yes ! Soudain, la musique se fait plus douce, nos trois danseuses entament une chorégraphie digne du Bal des Cygnes (un peu revisité il faut l'avouer...). Les caddies valsent, tourbillonnent, se frayant parfois un passage dans la foule... Doris lance une oeillade appuyée et coquine à un spectateur hilare... Brève récréation, il est temps de reprendre la chevauchée infernale, pétaradante. Sur une fictive ligne de départ, les trois mamies sont sur les starting-blocks. Les moteurs rugissent. L'ambiance est électrique lorsqu'elles s'élancent droit devant ! Rien ne peut les arrêter ! Quelle habileté dans le maniement de leurs supers engins à moteur ! Un boogie-woogie plus tard, on les retrouve devant la grande scène. Le public est invité à venir les rejoindre sur Facebook où elles ont déjà 33 amis !!! Enchanté, il répond massivement « oui »... Of course !

Et c'est ainsi que prend fin ce show désopilant de la « première et unique compagnie de danse sur caddies »…

 

Vertiges du rêve et de l'amour impossible...
Union sacrée sur le parc à chaînes

21h03 On la sent présente l'impatience, aiguisée la curiosité... sur le sol, du sable et... rien.

Au loin on entend bien le bruit d'un moteur, et alors ? Tiens, il se fait plus fort, plus présent... C'est celui d'une pelleteuse...

Arrivée majestueuse de cette artiste inattendue. Puis un danseur apparaît... Démarche féline, élégance rare. Il jette un regard à la machine qui s'anime dans une première rotation, lente et ample. Elle le convie à l'opéra sur un air de Saint-Saëns... « Mon cœur s'ouvre à ta voix ». D'un geste de la main, il attire à lui son bras mécanique et salue, genou au sol. L'atmosphère toute entière se fait lyrique et onirique.

Eux que tout oppose, nous entraînent inexorablement dans un puissant corps à corps. Sensuel, passionné, fusionnel. Il la touche, la frôle, la pousse puis se laisse porter par elle. Elle le soulève là-haut, si haut... Il marche dans les airs, le regard fier. Ô temps suspend ton vol... Le dialogue amoureux s'installe. Semblant dotée de qualités humaines, la pelleteuse danse, joue, protège, cajole ! Elle pourrait écraser l'homme, elle le caresse. Tout est harmonie, fondu-enchaîné de chair et d'acier. La chorégraphie millimétrée s'opère dans un subtil enchaînement de sauts, de danses lentes ou précipitées, de courses folles et d'ivresse. Le danseur et la machine au pas l'un de l'autre donnent à rêver. Les tensions se font émotion. Derniers sursauts, derniers regards...

Ainsi prend fin cette exceptionnelle et inoubliable ode à l'amour... Divin !

Textes : Sophie Stankovitch
Photos : Matthias Lavigne

19h12 – devant la Criée
Kitschnette « On passe à table »

40 min Théâtre de rue – Marseille (13) – Création 2009
Sur la terrasse d'un restaurant, un couple se retrouve pour régler ses comptes. Une scène très quotidienne. Mais la qualité des gestes se retrouve transformée : la violence, le désir, les émotions s'expriment de plus en plus librement, ne se pliant plus au système des conventions. Dans cet élan libérateur, surgit alors l'extraordinaire... Les assiettes volent, on se crache des horreurs à la figure, on s'attrape à bras le corps, on se retrouve, la nourriture passe de bouche en bouche... Bref on passe à table !

 

20h02 et 21h33 - sur les quais
Larkin About « Granny Turismo »

30 min Déambulation burlesque – Angleterre
PARTIES EN VADROUILLE ... MAIS DE RETOUR A L'HEURE DU THE ! Pas question pour ces ladies d'attendre à l'arrêt de bus. Doris, Marge et Mary forment la seule équipe de caddies d'Angleterre ! Elles ont tout vu, tout vécu et s'amusent maintenant comme au bon vieux temps sur leurs caddies motorisés. Leurs chorégraphies vous enchanteront...mais prenez garde à leur musique à fond les ballons car ces sprinteuses ne vous attendront pas !

 

21h03 - Parc à Chaînes
Beau Geste « Transports exceptionnels »

20 min Duo pour un danseur et une pelleteuse – Val de Reuil (27) – Création 2005
Est-ce un fantasme d'enfant ? Est-ce l'idée de se retrouver après toutes ces années, avec sa grue de gamin ? La machine a à voir avec le gigantisme et crée une tension avec le corps du danseur : duo entre acier et chair Le bras de la pelleteuse est utilisé pour le mouvement de la danse, mais aussi comme un bras humain qui prend, repousse cajole ! La pelleteuse et le danseur ? Comme un début d'Opéra, un chant lyrique et onirique quasi universel qui pourrait nous faire rappeler l'ode amoureuse d'un Roméo pour sa Juliette.