Ce dimanche 17 juillet 2016, dès 19H33, un groupe de scientifiques armé de casques arrive sur les lieux pour déterminer la zone de chute des containers et baliser une zone de sécurité pour le public des fêtes maritimes, entre le numéro 10 et le numéro 12 du Quai de la Douane. Selon le bulletin météo de la journée, les probabilités d’averse de containers sont au plus haut à 20h03, alors que le Portde vibrait au rythme des bagads et des fanfares. La halle du Fourneau est immédiatement évacuée.
Il est 20h03 précises, la tension est palpable parmi les passants, les yeux rivés vers le ciel. Les scientifiques tendent un drap au dessus du point de chute, tenu par les mains de courageux bénévoles. Mais dans le ciel bleu de ce dimanche soir, seules des mouettes volent, aucun container à l’horizon.
C’est alors que du container « El mar de los migrantes » (la mer des migrants) un homme surgit. Emportant avec lui des valises et des passeports, il gravit pas à pas les marches métalliques du container. Une interminable ascension métaphore de la longue route des personnes migrantes, en Amérique du Sud comme en Méditerranée. Puis, une femme sort du container de Valparaíso, un panier de linge sur la hanche, qu’elle étend sur un fil. Scène du quotidien dans cette ville portuaire chilienne.
Enfin, un pêcheur chilien, trempé jusqu’aux bottes, se dirige vers le container de Chiloé. Dans ses mains, des poissons morts, symbolisant la catastrophe environnementale que connaît cette île chilienne.
A 20h03, ce dimanche 17 juillet 2016, les univers des trois containers de l’installation « Port de Valpo », du Teatro Container, jusqu’alors livrés au public dans l’intimité de leur boite métallique, ont subitement débordé de poésie sur le port de Brest.
La porte Valparaíso, porte Sud du Fourneau, a été inaugurée à l’occasion de cette performance.
Aucun blessé ni dégât collatéral n’est à déplorer. Pas de chute de containers, jusqu’à la prochaine fois...